Les chats ne contractent pas vraiment le rhume, mais ils sont souvent sujets à diverses maladies respiratoires, provoquées par des virus, des bactéries ou des champignons. La rhinotrachéite virale féline (RVF), également appelée herpèsvirus félin, est l’une des infections respiratoires les plus courantes chez le chat.
Nous allons vous expliquer tout ce que vous devez savoir sur la RVF.
Quelle est la fréquence de la rhinotrachéite virale féline ?
La RVF est causée par le virus herpèsvirus félin de type 1. Presque tous les chats domestiques seront exposés à ce virus à un moment ou à un autre de leur vie. Environ 80 % des chats exposés développeront une infection chronique (nous reviendrons plus tard sur ce point « à vie »).
Comment le RVF est-il transmis ?
L’herpèsvirus félin se trouve dans la salive ainsi que dans les sécrétions oculaires et nasales. La transmission la plus fréquente se fait par contact direct avec ces sécrétions d’un chat infecté. Par exemple, un chat peut être contaminé s’il entre en contact direct avec la salive d’un chat porteur du virus.
Plus rarement, la transmission peut avoir lieu par contact avec des objets contaminés, comme un bol de nourriture ou un jouet.
Le virus peut survivre dans l’environnement, mais seulement tant que la surface sur laquelle il se trouve reste humide. Une fois que cette surface sèche — ce qui peut prendre entre 30 minutes et plusieurs heures — le virus meurt.
Quels chats sont à risque de RVF?
Presque tous les chats, quel que soit leur âge, peuvent être exposés à la RVF. Cependant, certaines catégories présentent un risque particulièrement élevé de développer une forme grave de la maladie.
Les jeunes chats, notamment les chatons, sont très sensibles à l’herpèsvirus, car leur système immunitaire n’est pas encore pleinement développé. Durant leurs premières semaines, ils bénéficient d’anticorps protecteurs transmis par le lait maternel. Une fois ces anticorps disparus, les chatons peuvent tomber gravement malades s’ils sont exposés au virus.
Si la mère est porteuse de l’herpèsvirus félin, elle peut transmettre le virus à ses petits. Les chats plus âgés souffrant de maladies chroniques ainsi que les chats non vaccinés sont également très vulnérables à la RVF. De plus, les chats vivant en communauté, comme en pension ou en élevage, courent un risque accru de contracter cette infection.
Quels sont les symptômes de la RVF ?

Les chats infectés par le virus de la RVF présentent des symptômes touchant les voies respiratoires supérieures, notamment des écoulements oculaires et nasaux, des éternuements, de la toux, et bien d’autres signes.
La RVF affecte les voies respiratoires supérieures, c’est-à-dire le nez, les sinus et la cavité buccale. Voici les principaux symptômes d’une infection par la RVF :
- Éternuements
- Toux
- Écoulement des yeux et du nez, qui passe d’un liquide clair et aqueux à un écoulement épais et malodorant
- Ulcères cornéens
- Clignements excessifs des yeux
- Loucherie
- Kératite (inflammation de la cornée)
- Conjonctivite (inflammation de la conjonctive, la membrane qui tapisse l’intérieur des paupières et recouvre le devant de l’œil)
Ces symptômes apparaissent généralement entre 2 et 5 jours après l’exposition au virus. Dans les cas légers, ils durent environ 5 à 20 jours. En cas d’infection grave, ils peuvent persister jusqu’à 6 semaines.
Les chats gravement atteints présentent en plus des signes généraux tels que fièvre, fatigue, perte d’appétit et de poids, ainsi que des ganglions lymphatiques enflés. Ces animaux doivent être hospitalisés pour recevoir des soins adaptés.
Il est important de savoir que les chats exposés à l’herpèsvirus félin développent une infection chronique. Après la première phase d’apparition des symptômes, le virus devient latent, c’est-à-dire qu’il reste silencieux dans l’organisme.
Toutefois, en cas de stress, le virus peut se réactiver et provoquer une nouvelle poussée des symptômes.
Comment diagnostique-t-on la rhinotrachéite virale féline ?
Les maladies des voies respiratoires supérieures chez le chat présentent des symptômes souvent similaires, ce qui rend parfois difficile un diagnostic immédiat de la RVF.
Le vétérinaire commencera par s’appuyer sur les antécédents médicaux du chat, ses symptômes ainsi que les résultats de son examen clinique. La présence de lésions cornéennes, comme des ulcères, est un indice fort en faveur d’une RVF, surtout chez les jeunes chats ou ceux non vaccinés qui présentent également des signes respiratoires.
Chez les chats plus âgés, des lésions cornéennes récurrentes ou une conjonctivite peuvent également orienter vers une infection par la RVF.
Pour confirmer le diagnostic, le vétérinaire prélèvera un échantillon, par exemple de la salive, afin de réaliser un test moléculaire permettant d’identifier la présence du virus.
Un examen ophtalmologique sera également réalisé. Parmi les tests utilisés, le test de Schirmer mesure la production lacrymale : chez certains chats atteints de RVF, cette production est réduite, souvent en raison d’une conjonctivite. Le test à la fluorescéine consiste à appliquer un colorant vert sur la cornée pour détecter d’éventuels ulcères.
Comment la RVF est-elle traitée ?

Une fois que votre chat a reçu un diagnostic de RVF, votre vétérinaire vous proposera un plan de traitement adapté aux symptômes de votre animal, incluant des soins de soutien.
En général, la RVF se traite en soulageant les symptômes et en apportant des soins de soutien. Si votre chat est atteint de cette maladie, votre vétérinaire établira un plan de traitement adapté à ses symptômes et à son état de santé général.
Les ulcères cornéens sont pris en charge de manière rigoureuse grâce à des médicaments antiviraux topiques. En effet, si ces ulcères ne sont pas traités, ils peuvent s’étendre en profondeur dans l’œil et causer des lésions permanentes.
Les anti-inflammatoires, tels que les corticostéroïdes, sont utilisés pour réduire la kératite et la conjonctivite. Les antibiotiques systémiques permettent de lutter contre les infections bactériennes secondaires déclenchées par l’herpèsvirus.
Voici quelques exemples de soins de soutien recommandés :
- Nettoyer régulièrement les écoulements oculaires et nasaux
- Humidifier l’air, par exemple avec un bain de vapeur, pour soulager la congestion nasale
- Réduire le stress au maximum
- Stimuler l’appétit, si nécessaire
Les chats nécessitant une hospitalisation recevront des traitements plus intensifs, comme une perfusion intraveineuse pour l’hydratation.
Comment prévenir la rhinotrachéite virale féline ?
La vaccination reste la meilleure protection contre la RVF. Le vaccin contre l’herpèsvirus félin de type 1 (FHV-1), qui protège spécifiquement contre la RVF, fait partie des vaccins de base obligatoires pour les chats. Même s’il ne garantit pas une protection totale, il réduit considérablement la gravité de la maladie ainsi que la quantité de virus excrété.
Le vaccin FHV-1 doit être administré en plusieurs doses, dès les premières semaines de vie, généralement à partir d’environ 6 semaines. Des rappels réguliers sont ensuite nécessaires, selon un calendrier établi par votre vétérinaire, pour assurer une protection optimale.
À la maison, un chat infecté et excrétant activement le virus peut facilement contaminer les autres chats. Il est donc important de l’isoler. Après l’avoir caressé ou s’être occupé de lui (par exemple en remplissant son bol d’eau), pensez à vous laver soigneusement les mains avec de l’eau et du savon avant de manipuler vos autres chats.
Enfin, si vous envisagez de faire garder votre chat en pension avant un voyage, n’hésitez pas à demander à votre vétérinaire de lui administrer un rappel du vaccin FHV-1 avant son départ.
Conclusion

Des réactions d’hypersensibilité peuvent survenir avec n’importe quel médicament, mais elles restent très rares chez les chats traités avec Albon.
La RVF peut sembler complexe, mais ne vous inquiétez pas ! Votre vétérinaire est là pour répondre à toutes vos questions et vous accompagner face à cette maladie, ainsi que pour vous expliquer comment elle peut affecter votre chat.
Surveillez attentivement votre chat afin de détecter tout signe de maladie des voies respiratoires supérieures, et assurez-vous que ses vaccins essentiels soient toujours à jour. Si votre chat est atteint de cette infection, prenez bien soin de lui, limitez son stress au maximum, et veillez à ce qu’il ne contamine pas les autres chats de votre foyer.
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