Sep 5, 2025
Cet article a pour but de vous expliquer en détail la pneumonie chez le chat, une maladie respiratoire à la fois courante et sérieuse. Notre objectif est de vous offrir une présentation simple et claire de cette affection, afin que vous puissiez mieux la comprendre et reconnaître ses signes si votre compagnon félin venait à en souffrir.
Qu’est-ce que la pneumonie?
La pneumonie se définit comme une inflammation des poumons, caractérisée par une accumulation de liquide et de débris inflammatoires dans les petits sacs aériens appelés alvéoles.
Quelle est la fréquence de la pneumonie ?
La pneumonie est peu fréquente chez les chats entièrement vaccinés et en bonne santé. En revanche, elle touche plus souvent les jeunes chatons, les chats âgés ou fragilisés, ainsi que ceux dont le système immunitaire est affaibli, par exemple en cas de FeLV, de FIV ou d’autres maladies concomitantes.
Comment les chats contractent-ils une pneumonie ?
La pneumonie survient généralement à la suite de lésions initiales au niveau des poumons, qui sont ensuite aggravées par des complications, notamment une infection bactérienne.
Elle a davantage de chances de se développer et d’évoluer lorsque le système immunitaire du chat n’est pas en mesure de lutter efficacement contre la cause première (comme un virus ou une substance responsable d’une pneumonie par aspiration), ni contre les complications secondaires liées à l’infection bactérienne. C’est la raison pour laquelle cette maladie touche plus fréquemment les chats âgés et les très jeunes animaux comme les chatons.
Symptômes de la pneumonie chez le chat
Fait surprenant, un grand nombre de chats atteints de pneumonie ne présentent pas de réelles difficultés respiratoires. Ils donnent plutôt l’impression d’être simplement « des chats malades », sans signe évident de détresse respiratoire.
En tant que maladie pulmonaire, on pourrait penser que les difficultés respiratoires sont le principal signe de la pneumonie chez le chat. Et même si cela se vérifie souvent, il faut savoir que 20 à 60 % des chats atteints ne présentent aucun trouble respiratoire évident. Ils apparaissent simplement comme des « chats malades ».
Les symptômes typiques de la pneumonie sont la fièvre, une grande fatigue, une perte d’appétit, un amaigrissement progressif et une réticence à bouger. Parmi les autres signes fréquents, on retrouve la toux, la dyspnée (difficultés respiratoires), la tachypnée (respiration accélérée), un écoulement nasal jaunâtre, ainsi qu’une cyanose (coloration bleu-violet des gencives due à une mauvaise oxygénation des tissus).
La déshydratation est également courante, car le chat boit et mange moins, tout en perdant davantage d’eau à cause d’une respiration plus rapide. Vous pourrez ainsi remarquer une diminution du niveau d’eau dans son bol et un passage moins fréquent à la litière.
Certains chats atteints de pneumonie peuvent aussi éprouver des difficultés à avaler, en raison des changements qui surviennent dans la cage thoracique.
Dans de rares cas, d’autres signes d’infection bactérienne généralisée peuvent apparaître, comme une boiterie ou des problèmes cutanés.
Causes de la pneumonie chez le chat
Les causes les plus fréquentes de pneumonie chez le chat sont les infections virales, les infections bactériennes (comme la Bordetella), les infections fongiques (pneumonie mycosique), ainsi que certains protozoaires et parasites. L’inhalation de fumée ou l’aspiration d’aliments ou de liquides (par exemple lors de l’administration de médicaments liquides) peuvent également déclencher une pneumonie.
Parmi les infections respiratoires courantes, on retrouve le calicivirus félin (FCV), l’herpèsvirus félin (FHV) ainsi que la péritonite infectieuse féline (PIF). De plus, les chats porteurs du virus de la leucémie féline (FeLV) ou du virus de l’immunodéficience féline (FIV) présentent un risque accru de développer une pneumonie.
Les complications bactériennes, quant à elles, peuvent être provoquées par de nombreux micro-organismes, dont Bordetella, Mycoplasma et Pasteurella.
Diagnostic de la pneumonie
Si votre vétérinaire soupçonne que votre chat souffre d’une pneumonie, les mesures suivantes peuvent être prises.
1. Prise d’antécédents détaillés
Votre vétérinaire discutera avec vous de tous les aspects de l’état de santé de votre chat et de ses soins généraux. En effet, certains symptômes de la pneumonie peuvent également être causés par d’autres affections. L’historique médical de votre animal aidera le vétérinaire à distinguer les différentes causes possibles.
2. Examen physique
Votre vétérinaire procédera à un examen attentif de votre chat, à la recherche des signes de pneumonie mentionnés précédemment. Il effectuera également une auscultation du thorax à l’aide d’un stéthoscope afin de détecter d’éventuels bruits pulmonaires anormaux, tels que des sifflements, des crépitements ou des râles.
Dans certains cas, les sons respiratoires peuvent paraître plus faibles en raison de la consolidation du tissu pulmonaire, provoquée par l’accumulation de liquide et de débris inflammatoires. Votre vétérinaire évaluera également le rythme cardiaque et écoutera les bruits du cœur. D’autres complications, comme des lésions cutanées, seront examinées avec soin.
3. Analyses sanguines de routine
Il est très probable que votre vétérinaire réalise également d’autres analyses sanguines, notamment les examens diagnostiques de routine, tels que l’hématologie (numération sanguine) et les profils biochimiques. Dans certains cas, mais pas systématiquement, une augmentation du nombre de globules blancs (leucocytose) peut être observée.
4. Analyses sanguines spécialisées
Votre vétérinaire peut également recommander des tests sanguins spécifiques pour certaines infections virales, comme le FeLV et le FIV, car un résultat positif pour l’un de ces virus a des implications importantes pour la santé de votre chat.
5. Autres tests
Une radiographie (rayons X) peut être réalisée afin de détecter des modifications caractéristiques dans les poumons, telles que des opacités accrues et des motifs spécifiques indiquant une infiltration des alvéoles par du liquide et des débris inflammatoires. D’autres examens, comme un lavage trachéal avec culture d’échantillons, peuvent également être recommandés. L’oxymétrie de pouls peut être utilisée pour surveiller les niveaux d’oxygène dans les tissus de votre chat.
Votre vétérinaire saura vous guider sur les examens les plus appropriés en fonction de l’état de votre animal.
Combien coûte le traitement d’un chat atteint de pneumonie ?
Le coût du traitement de la pneumonie peut varier considérablement et dépend de nombreux facteurs.
Il est impossible d’estimer précisément ce coût, car de nombreux facteurs peuvent influencer chaque situation. Il est donc recommandé de demander à votre vétérinaire un devis détaillé avant d’accepter le traitement. Les frais peuvent varier d’environ 400 € pour un cas simple, jusqu’à 4 000 € ou plus pour une pneumonie particulièrement complexe.
Traitement de la pneumonie
- Le traitement principal de la pneumonie chez le chat repose sur l’administration de médicaments antimicrobiens, généralement des antibiotiques à large spectre, afin d’éliminer les bactéries responsables des symptômes les plus sévères. La plupart des chats, et tous ceux présentant une forme grave, nécessitent une hospitalisation pour atteindre des concentrations optimales d’antibiotiques, bénéficier d’une surveillance étroite et recevoir d’autres soins complémentaires.
- L’oxygénothérapie, par cage à oxygène, tente ou masque, est souvent proposée pour aider le chat à respirer plus confortablement. La nébulisation peut également être utilisée pour permettre l’acheminement direct de médicaments, comme les antibiotiques, vers les voies respiratoires affectées, y compris la trachée, les bronches et les alvéoles.
- Une perfusion intraveineuse est fréquemment mise en place, car la déshydratation est courante chez les chats atteints de pneumonie et peut aggraver la maladie en ralentissant l’élimination des débris inflammatoires des voies respiratoires.
- En plus de ces traitements généraux, il est important de traiter toute cause sous-jacente spécifique : par exemple, des antiparasitaires en cas d’infestation par des vers pulmonaires ou des douves, ou des médicaments antifongiques en cas de pneumonie d’origine fongique.
Suivi et pronostic
En plus des examens physiques réguliers, des radiographies répétées peuvent être effectuées pour suivre l’évolution des modifications pulmonaires. Environ 90 % des chats atteints de pneumonie se rétablissent complètement, mais le pronostic dépend du type de pneumonie et de l’état de santé général de l’animal.
Conclusion
La pneumonie est une maladie pulmonaire grave qui peut affecter les chats. Il est essentiel de surveiller attentivement la santé de votre animal et de veiller à ses vaccinations régulières pour le protéger contre les infections virales responsables de la maladie. En cas de signes de pneumonie, il est également crucial de consulter rapidement un vétérinaire afin d’assurer un diagnostic précoce et un traitement adapté.
