Giardiase chez le chat : causes, symptômes et traitement

Partager Email Pinterest Linkedin Twitter Facebook

Giardiase chez les chats

Cet article a pour objectif d’expliquer en détail la giardiase, une maladie parasitaire pouvant toucher de nombreuses espèces de mammifères, y compris les chats, les chiens et les humains. Il vise à fournir aux propriétaires de chats une explication simple et claire de cette affection.

Qu’est-ce que la giardiase ?

La giardiase, également appelée « fièvre du castor », est une maladie qui se développe chez les mammifères après une infection par le parasite protozoaire intestinal microscopique Giardia lamblia (également nommé Giardia duodenalis ou G. intestinalis). Bien que rare, l’infection humaine par ce parasite intestinal est possible, ce qui peut inquiéter les propriétaires lorsqu’un animal de compagnie est diagnostiqué.

Quelle est l’étendue de la giardiase ?

Le parasite est présent partout dans le monde, y compris aux États-Unis. Il peut infecter tous les mammifères et touche entre 5 et 15 % des chats et des chiens. Dans de nombreux cas, l’infection reste silencieuse, et les propriétaires ne se rendent même pas compte que leur animal est porteur.

Quel est le cycle de vie du parasite Giardia ?

Giardia lamblia (G. lamblia) est un protozoaire, c’est-à-dire un parasite unicellulaire : il est si petit qu’il ne peut être observé qu’au microscope. Autrefois, les organismes infectant différentes espèces de mammifères étaient classés comme des espèces distinctes de Giardia. Aujourd’hui, on pense qu’il s’agit de variantes d’une seule et même espèce, car elles semblent identiques.

Grâce aux avancées de la technologie moléculaire, huit types différents, appelés « assemblages » et identifiés de A à H, ont été repérés pour distinguer ces variantes. Les chats sont le plus souvent infectés par le type F, les chiens par les types C et D, tandis que les humains sont presque toujours touchés par les types A et B. Dans de rares cas, chats et chiens peuvent également être porteurs des types A et B, ce qui explique certaines inquiétudes concernant la transmission de l’animal à l’homme.

Le cycle de vie du parasite est relativement simple et comporte deux phases : les kystes et les trophozoïtes.

  1. Les kystes sont des structures résistantes qui permettent au parasite de survivre plusieurs mois dans l’environnement. Chaque kyste contient généralement deux trophozoïtes, la forme active du parasite. Lorsqu’un kyste est ingéré, il se rompt dans l’intestin et libère les trophozoïtes.
  2. Les trophozoïtes sont responsables des interactions avec l’hôte et des signes de maladie chez le chat. Ils ne résistent pas longtemps dans l’environnement, mais s’ils sont éliminés dans les excréments, ils se transforment rapidement en kystes, assurant ainsi la survie du parasite.

Comment les chats sont-ils infectés ?

Comment les chats sont-ils infectés par la giardia ?

Les chats contractent la giardiase en ingérant des kystes ou des trophozoïtes présents dans les excréments d’un animal infecté.

Les chats, les humains et d’autres espèces peuvent être infectés par Giardia en ingérant des kystes ou des trophozoïtes présents dans les excréments d’animaux infectés. La transmission peut se faire par contact direct avec d’autres chats ou leurs excréments (par exemple lors du toilettage), mais aussi via des aliments, de l’eau potable ou même de la terre contaminés. Les trophozoïtes ne restent pas actifs longtemps dans l’environnement, ce sont donc principalement les kystes qui assurent la propagation du parasite.

Comment les chats infectés transmettent-ils l’infection à Giardia ?

Les chats infectés commencent à éliminer des trophozoïtes ou des kystes de Giardia dans leurs excréments entre 5 et 15 jours après l’infection. La transmission aux autres chats peut se produire soit par contact direct, soit de manière indirecte, via la nourriture, l’eau ou des objets présents dans l’environnement, comme la litière.

Comment la Giardia provoque-t-elle une maladie chez les chats ?

Ce sont les trophozoïtes qui provoquent la maladie. Lorsque les kystes sont ingérés, ils se rompent dans l’intestin et libèrent les trophozoïtes, ou bien, si les trophozoïtes sont directement ingérés, ce sont eux qui déclenchent la maladie.

Les trophozoïtes se multiplient, se déplacent dans le contenu intestinal et se fixent aux muqueuses de la paroi intestinale. Ils restent confinés à l’intestin et ne sont pas absorbés par l’animal ni par la circulation sanguine.

Ils entraînent la diarrhée en perturbant le fonctionnement normal de l’intestin. D’une part, ils provoquent une hypersécrétion de liquides, ce qui augmente la teneur en eau des selles. D’autre part, ils empêchent l’absorption normale des nutriments, ce qui contribue également à rendre les selles plus liquides.

Tous les animaux ne présentent pas de symptômes : l’infection à Giardia est souvent silencieuse. La diarrhée survient plus fréquemment chez les jeunes animaux ou chez ceux dont le système immunitaire est affaibli, comme les chats infectés par le FIV, les chats sous chimiothérapie, les chats âgés ou ceux souffrant d’autres maladies.

Symptômes de la Giardia chez le chat

chat qui étudie la litière à capuchon de petphabet

Même si vous n’avez qu’un seul chat, il est important de mettre à disposition suffisamment de bacs à litière, afin que votre chat (ou vos chats) dispose d’un choix et d’un endroit toujours relativement propre pour faire ses besoins.

Certains chats infectés par la giardiase ne présentent aucun symptôme. Chez d’autres, la maladie se manifeste par une diarrhée, pouvant aller de selles légèrement molles à une consistance presque liquide.

Les selles peuvent contenir du mucus et être particulièrement malodorantes. Des flatulences, des douleurs abdominales ou des vomissements peuvent également survenir. Dans de rares cas, du sang peut apparaître dans les selles et une légère fièvre peut être constatée. Dans les formes graves ou chroniques, on peut observer une distension abdominale, une perte d’appétit, de l’apathie et une perte de poids.

Quelle est la fréquence de la giardiase chez les chats ?

La prévalence de la giardiase peut être difficile à évaluer en raison de la présence de porteurs asymptomatiques. Des études menées sur des populations de chats ont montré des taux variant de 5 à 30 %, ce qui suggère que cette infection est probablement plus courante qu’on ne le pense, de nombreux cas passant inaperçus.

L’infection est plus fréquente dans les foyers avec plusieurs chats et dans les lieux où les animaux vivent à proximité les uns des autres, comme les refuges, les chenils ou les chatteries. Les jeunes chats, âgés de moins de six mois, sont plus susceptibles d’être infectés en raison d’un système immunitaire encore immature, tandis que les chats adultes sont souvent des porteurs asymptomatiques.

Diagnostic de la giardiase

Si votre vétérinaire suspecte que votre chat est atteint de giardiase, plusieurs mesures peuvent être envisagées.

1. Prise d’antécédents détaillés

Votre vétérinaire examinera tous les aspects de la vie et des soins de votre chat, notamment ses contacts avec d’autres chats et ses antécédents médicaux. Plusieurs affections peuvent provoquer des symptômes similaires, comme les maladies inflammatoires de l’intestin ou les vers ronds. L’anamnèse permet de distinguer les différentes causes possibles.

2. Examen physique

Votre vétérinaire procédera à un examen approfondi de votre chat, recherchant tout signe physique de maladie et permettant d’écarter d’autres causes possibles de diarrhée.

3. Analyses sanguines de routine

Les analyses sanguines classiques, comprenant les profils hématologiques et biochimiques, permettent de vérifier qu’aucune autre cause sous-jacente n’explique l’état de santé de votre chat.

4. Échantillons de selles

Votre vétérinaire peut recommander un ou plusieurs tests pour diagnostiquer la giardiase. Ces analyses permettent également d’écarter d’autres causes de symptômes similaires, comme le Cryptosporidium.

  • Montage humide des selles : l’examen d’un frottis direct de matières fécales ou de contenu intestinal au microscope permet d’identifier les trophozoïtes. Cependant, comme l’excrétion des parasites peut être intermittente, ce test présente un taux de détection relativement faible.
  • Flottation fécale au sulfate de zinc : souvent recommandée comme première procédure, cette technique ne détecte qu’environ 70 % des cas, car les parasites sont souvent éliminés de manière intermittente. Le taux de réussite atteint jusqu’à 90 % si plusieurs échantillons sont prélevés, par exemple sur trois jours consécutifs.
  • Test immuno-enzymatique fécal (ELISA) : ce test identifie les antigènes des trophozoïtes de Giardia, plutôt que les parasites entiers. Il est donc moins affecté par l’élimination intermittente des organismes et offre un taux de diagnostic supérieur à 95 %.
  • Test d’immunofluorescence (IFA) : ce test détecte les anticorps contre Giardia spp. et présente également un taux de réussite élevé, supérieur à 95 %.
  • Test de réaction en chaîne par polymérase (PCR) : ce test moléculaire détecte l’ADN de Giardia. Il est très précis, mais moins utilisé que les autres méthodes.

Combien coûte un test de giardiase  ?

Les tarifs des tests peuvent varier selon la méthode choisie. Il est préférable de demander à votre vétérinaire, mais ils se situent généralement entre 50 et 200 $ selon le test réalisé.

Traitement de la giardiase

Traitement de la giardiase chez le chat

Bien que les chats asymptomatiques ne nécessitent parfois aucun traitement, d’autres auront besoin d’une combinaison de médicaments et d’un régime alimentaire fade.

De nombreux chats n’ont pas besoin de traitement contre la giardiase : leur système immunitaire combat efficacement l’infection et ils restent asymptomatiques.

Les chats qui développent des symptômes peuvent être traités avec différents médicaments, tels que le fenbendazole, le métronidazole, la furazolidone, le fébantel, le nitazoxanide ou la quinacrine. Certains de ces traitements sont disponibles uniquement sur ordonnance et doivent être administrés sous surveillance vétérinaire. Certains médicaments sont hors indication pour la giardiase, ce qui signifie qu’ils ne sont pas spécifiquement autorisés pour cette maladie, soulignant l’importance de l’avis d’un vétérinaire pour une utilisation sûre.

En complément du traitement médicamenteux, un régime alimentaire de type gastro-intestinal est souvent recommandé pour apaiser l’intestin irrité. Les probiotiques sont fréquemment utilisés et, plus récemment, la thérapie de restauration du microbiome (PMBRT) a été proposée, consistant à administrer par voie orale ou rectale des micro-organismes provenant d’un animal sain.

La réinfection étant possible, il est essentiel de respecter scrupuleusement les règles d’hygiène dans les foyers où la giardiase est diagnostiquée. Il convient notamment de désinfecter soigneusement les zones susceptibles d’être contaminées par les excréments. Des désinfectants classiques, comme les composés d’ammonium quaternaire ou l’eau de Javel, sont efficaces.

Conclusion

Giardia est un parasite microscopique pouvant provoquer des diarrhées chez les chats. Les chatons et les chats dont le système immunitaire est affaibli sont particulièrement vulnérables, tout comme ceux vivant dans des environnements avec plusieurs chats, tels que les refuges ou les chatteries.

Le diagnostic peut s’avérer difficile, car le parasite est éliminé de manière intermittente. Toutefois, une fois le diagnostic posé, un traitement efficace existe. Le contrôle de l’infection au sein d’un groupe de chats peut rester compliqué en raison de la présence de porteurs asymptomatiques.

Avatar photo

Dr. Pete Wedderburn, DVM

Le Dr Pete Wedderburn a obtenu son diplôme de vétérinaire à Édimbourg en 1985 et dirige son propre cabinet de 4 vétérinaires pour animaux de compagnie dans le comté de Wicklow, en Irlande, depuis 1991. Pete est bien connu en tant que vétérinaire médiatique avec des créneaux réguliers à la télévision nationale, à la radio et dans les journaux, y compris une chronique hebdomadaire dans le Daily Telegraph depuis 2007. Pete est connu sous le nom de « Pete the Vet » sur ses pages Facebook, Instagram et Twitter très fréquentées, publiant régulièrement des informations sur des sujets d'actualité et des cas réels de sa clinique. Il tient également un blog régulier sur www.petethevet.com. Son dernier livre : « Pet Subjects », a été publié par Aurum Press en 2017.